d'une culture
à l'Autre

La partie la plus spectaculaire des souterrains est sans doute la portion orientale où est visible la muraille du Bas-Empire qui a été réutilisée au 13e siècle pour ériger le château.

La muraille gallo-romaine

Ces vestiges des fortifications romaines, exceptionnellement bien conservés, montrent une construction faite avec des pierres de remploi, sculptées pour certaines, utilisées en assise de fondation.

Plusieurs de ces pierres semblent provenir de monuments funéraires issus du cimetière antique dit du Vieil Atre, situé à proximité. Les murs conservent encore les trous de boulins qui recevaient les poutres de l’échafaudage.

Un peu d'histoire…

En 43 après JC, depuis le site boulonnais, l'empereur Claude conquiert l'île de Bretagne (actuelle Angleterre). Boulogne (alors dénommée à la fois Gesoriacum et Bononia) devient, comme Douvres sur la rive opposée, une base de la Classis Britannica (Flotte de Bretagne), dispositif militaire assurant la surveillance du Détroit. Un port est constitué, que surplombe un castrum, établi sur le site de l'actuelle ville fortifiée qui en garde le tracé. Une première enceinte, datée du 2e siècle, est élevée dont les sous-sols du palais de justice peuvent encore témoigner.

Vers l'an 300, dans le contexte des crises qui secouent l'empire romain, victime de troubles internes et des menaces barbares, une nouvelle enceinte est construite dans l'urgence :
c'est un fragment de cette fortification qui demeure en élévation dans les sous-sols du château et dont la partie médiane interpelle par son assemblage hétéroclite.

En cette période troublée, l'urgence commandait d'exploiter les ressources en place, ressources fournies par les monuments, funéraires notamment, qui furent débités pour procurer la pierre indispensable à l'édification du mur. C'est ainsi qu'ont pris place dans les assises de moellons formant le soubassement de la paroi en petit appareil régulier, qui s'arrête à la naissance de la voûte en berceau médiévale, des blocs sculptés, dits de remploi. Ces blocs portent pour la plupart les traces de leur extraction pressante ; ils sont martelés, arasés, parfois entassés pêle-mêle dans le blocage de la muraille.

Si ce mur romain raconte une page de l'histoire de Boulogne et renseigne, en filigrane, sur le contexte politico-militaire de l'époque, il comporte une valeur supplémentaire, liée à la forme du château.

La morphologie annulaire de la forteresse médiévale, qui constitue l'un des aspects des innovations du 13e siècle en matière d'architecture castrale, a sans aucun doute été confortée par le maintien de cette fraction du rempart antique qui fermait l'angle oriental de l'enceinte fortifiée du Bas Empire romain.

Infos Pratiques

Musée Boulogne / Mer

1, Rue de Bernet / 62200

Tél. 03.21.10.02.20 / 22

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